Le Jura est l’une des deux seules régions de France (avec l’Hermitage) à bénéficier du privilège d’utiliser le terme de Vin de Paille. Un vin à la production réduite (environ 1000 hectolitres par an, selon les millésimes) en raison des contraintes d’élaboration très strictes.
Des vendanges au vieillissement, les mots de rigueur, précision, patience, tradition s’imposent.
Un rendement volontairement faible, un passerillage de six semaines minimum et un vieillissement en tonneaux durant trois ans font de ce nectar des dieux en terre jurassienne un des plus grands liquoreux actuellement existant. Après avoir failli disparaître au XXe siècle, il connaît une véritable renaissance depuis la fin de celui-ci, accompagnant la revitalisation viticole jurassienne. Anciennement vin des malades c’est aujourd’hui un vin festif propre à guérir de toutes les morosités?!
Cet ouvrage est un des premiers sinon le premier entièrement consacré au Vin de Paille. Il n’est pas l’œuvre d’un spécialiste, tout au plus d’un amateur au sens premier de celui qui aime. Bien entendu, les professionnels du vin, œnologues, vignerons, viticulteurs, cavistes etc. pourront le trouver insuffisant, incomplet, approximatif, et surtout non exhaustif. En effet, l’auteur n’a pas rencontré, hélas, tous les producteurs de vin de paille, loin de là : ils sont bon an mal an une petite centaine à en produire, avec des résultats divers, des reflets et des arômes différents, selon la composition du breuvage, son millésime, son terroir. D’autres mériteraient assurément de figurer aussi dans ces pages. Les rencontres ont eu lieu au cours de l’automne 2011. Certains aspects auraient peut-être été différents une autre année…
Après avoir décrit les méthodes de récolte, de séchage, de pressurage et d’élevage, s’être essayé à remonter dans le temps à travers quelques ouvrages anciens, il s’est contenté de suivre ses envies, ses émotions, ses impressions. Ce n’est donc pas non plus un ouvrage technique, chargé d’analyses chimiques ou biochimiques. Il est entièrement subjectif ; et c’est pour cela qu’il est vrai.
Dégustez-le comme tel, avec un bon verre de ce sublime nectar aux reflets délicatement ambrés…
Né en 1947 à Paris où il passe toute sa jeunesse, Philippe Bétry est arrivé en 1970 dans le Jura pour des raisons professionnelles et y a fait souche (marié, trois enfants). Journaliste au quotidien Le Progrès et dans ses titres associés (en particulier L’Indépendant de Louhans), aujourd’hui retraité, il a publié également dans diverses revues des textes consacrés aux Celtes et aux mythologies européennes. Amateur d’emblée des vins jurassiens et de leur typicité, il a été intronisé successivement Chevalier dans la Commanderie des Nobles Vins du Jura et Comté, dans l’Ordre des Gourmets Dégustateurs ainsi que Chevalier du Cep. Il a également participé en costume à des manifestations de la Percée du Vin Jaune.
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