Textes réunis et présentés par Pascal Lécroart
Préface de Jacques Julliard.
Un Claudel politique ? Si l’adjectif s’applique sans hésitation à ses contemporains (Charles Maurras, inséparable de l’Action Française, André Gide ou Romain Rolland, liés au Parti communiste et aux engagements de la Gauche intellectuelle), il n’en est pas de même pour Paul Claudel dont l’image obtuse de catholique réactionnaire hante encore beaucoup d’esprits contemporains.
Et pourtant, politique, il le fut vraiment en choisissant de servir toute sa vie une Troisième République laïque et anticléricale comme consul, puis ambassadeur, parcourant le globe de la Chine au Brésil, du Japon aux Etats-Unis, en passant par l’Allemagne, la Tchécoslovaquie, le Danemark ou la Belgique, témoin et acteur dans les bouleversements du monde de son époque. Politique, il le fut aussi dans son œuvre, à travers ses essais (les Conversations dans le Loir-et-Cher), mais aussi dans sa poésie et, surtout, dans son théâtre qui ne cesse de penser le rapport entre les individus, à l’échelle de la cité (La Ville) ou de l’univers – Tête d’Or et Le Soulier de satin.
Il était temps de sortir des vieux préjugés sur Claudel pour montrer l’importance d’un témoin, penseur et acteur d’une époque qui, à travers ses crises et ses conflits, a établi les fondements du monde d’aujourd’hui.
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